La rue Elgin, au centre-ville d’Ottawa, a été nommée d’après James Bruce, 8e comte d’Elgin et 12e comte de Kincardine, KT, GCB, PC et gouverneur général de la Province du Canada de 1847 à 1854. Tout près de cette rue, le centre communautaire doté d’une piscine de la Ville d’Ottawa ainsi que la courte allée où il se trouve ont été nommés en l’honneur de Jack Purcell.

De nos jours, la plupart des rues et des immeubles d’Ottawa portent le nom des riches et puissants de la ville; pères fondateurs, barons du bois, premiers ministres, politiciens municipaux et cadres supérieurs de la Ville ont été honorés, sans oublier, évidemment, de nombreux gouverneurs généraux. Alors, lequel de ces titres portait Jack Purcell?

Il s’avère que Jack Purcell n’était ni homme de pouvoir et d’influence, ni même directeur municipal. Il était plutôt un travailleur, un facteur ayant passé la plus grande partie de sa vie au bureau de poste principal.

Né en 1897 à Cobden, un village de la vallée de l’Outaouais, Lorne John Purcell sert pendant la Première Guerre mondiale. Il est blessé le jour avant sa fin. De retour au Canada, il accepte un poste de commis des postes, emploi qu’il occupe pendant 45 ans.

Lui et sa conjointe Rita, qu’il épouse en 1939, économisent suffisamment d’argent pour acheter une maison située au 190, rue Cartier. Cette grande maison dépasse leurs moyens, mais ils en tombent amoureux. Néanmoins, en louant certainement parties de la maison, ils parviennent à y vivre tout en élevant une famille, jusqu’au décès de Jack en 1966.

Qu’a donc fait Jack pour être honoré d’une telle façon? Il a fait partie intégrante de la vie des joueurs de hockey à la patinoire du parc St-Luke’s, de 1944 jusqu’à sa mort. Il était un des coordonnateurs bénévoles à la patinoire et offrait des bâtons de hockey aux enfants du voisinage. Dans son étalier, il réparait les bâtons brisés et les remettait aux enfants dans le besoin qui venaient frapper à sa porte. Rita raconte que son mari avait offert 175 bâtons au cours de la saison 1964-1965 seulement.

Au printemps 1974, la Ville a tenu une réunion publique en vue de trouver un nom pour le nouveau centre communautaire qui était alors en construction. Le nom qui a rapidement reçu l’appui des citoyens locaux a été celui de Jack. Le 16 septembre, le conseil municipal a rendu ce nom officiel. Il va sans dire qu’un dévouement exceptionnel envers sa communauté et un fort soutien de la part des enfants qui ont bénéficié de bâtons de hockey gratuits sont les éléments clés qui lui ont valu cet honneur dans sa ville.

Nous avons l’histoire derrière le nom du centre communautaire Jack Purcell grâce à David Gladstone qui a interviewé Rita et leur fils Jon pour le « Centretown BUZZ » en novembre 1999.

Par Ken Clavette | Traduit par Valérie Lalonde