Agnes Campbell Macphail

Née le 24 mars 1890 à Proton Township dans le comté de Grey, en Ontario
Décédée le 13 février 1954 à Toronto, en Ontario

Agnes MacPhail est la première femme élue au Parlement du Canada. Née d’une famille d’origine écossaise, Agnes grandit sur diverses fermes du Sud-Ouest de l’Ontario. Ce milieu façonnera plus tard ses convictions politiques. Agnes est une élève brillante. Après l’obtention de son diplôme d’études secondaires, elle fait des études à l’école normale de Stratford et enseigne dans plusieurs écoles à classe unique de 1910 à 1920.

Au cours de sa carrière d’enseignante, Agnes s’engage auprès des United Farmers of Ontario. Elle adhérait aux croyances du parti et y voyait un moyen d’étendre sa propre influence. Elle se joint aux United Farm Women of Ontario et en devient bientôt directrice exécutive. Elle est également élue à la tête des North York United Farm Women. En 1920, elle s’investit davantage en politique et se porte candidate dans la circonscription de Grey Southeast, dans les rangs des United Farmers of Ontario. Le 6 décembre 1921, Agnes devient la première femme élue députée au Canada.

Agnes occupe ce poste jusqu’en 1940 et profite de son rôle à la Chambre des communes pour œuvrer en faveur des causes qui la passionnent. Elle accorde une priorité absolue aux agriculteurs et aux ouvriers. Convaincue que ceux-ci méritent une représentation équitable, elle assume un rôle de défenseure et devient ainsi connue comme la championne de la classe ouvrière. En plus de représenter les ouvriers, elle milite en faveur d’une représentation accrue des femmes aux postes fédéraux et lutte pour les droits des femmes. En 1939, elle fonde la Société Elizabeth Fry du Canada pour aider les femmes à naviguer le système judiciaire. Elle milite également pour la paix, l’éducation et la réforme pénitentiaire. Dans les années 1930, son travail au sein du Comité du désarmement mondial de la Société des Nations l’amène à devenir la première femme déléguée du Canada à la Société. En 1940, Agnes perd son siège aux élections, mais poursuit sa carrière politique en se présentant aux élections provinciales. Elle remporte ces élections en 1943 et en 1948.

Bien qu’elle se déclare féministe, Agnes se définit plutôt comme une réformatrice sociale, fidèle à ses racines agricoles tout au long de sa carrière. Elle aura marqué l’histoire d’une façon unique, en combinant ses convictions socialistes et féministes et en les concrétisant au travers de la législation. Tous se souviendront de ses valeurs démocratiques inébranlables, de sa foi en l’humanité, de sa bonne humeur, de son optimisme envers la justice et de sa personnalité extravertie et amicale. En 1955, un buste d’Agnes a été installé sur la Colline du Parlement pour commémorer ses réalisations au nom des femmes du Canada.