Si vous avez déjà participé à un des événements du Musée de l’histoire ouvrière (MHO), vous avez certainement rencontré notre bénévole du mois. On peut toujours compter sur sa présence : lors des activités de la Journée du colonel By, il informe les visiteurs au sujet du Musée; lors des réunions des Communications, c’est lui qui rédige le procès-verbal. Nous espérons que vous aimerez découvrir qui est ce militant de longue date.

Quel est votre nom?

Evert Hoogers

D’où venez-vous?

Je suis originaire d’Edmonton, mais j’ai plutôt grandi dans la vallée de l’Okanagan et dans la région de Kootenay-Ouest, en Colombie Britannique. J’ai déménagé à Vancouver en 1963 (où je croyais que se trouvait le cœur de l’action), puis je suis arrivé à Ottawa, où j’habite depuis la fin des années 1980.

Quelle est votre principale occupation?

Pour le moment, ma principale occupation se résume à profiter au maximum des plaisirs de la retraite. Par le passé, j’ai été employé des postes et militant syndical, représentant, et organisateur auprès du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, après une brève période au sein du mouvement étudiant de la Colombie-Britannique.

Depuis combien de temps êtes-vous bénévole pour le MHO et qu’est-ce qui vous a attiré vers le Musée?

Je suis bénévole au Musée depuis la période précédant tout juste la première assemblée générale annuelle. Je trouve que le Musée me convient parfaitement, car il me permet de poursuivre un travail qui m’a passionné pendant la majorité de ma vie adulte. Mais ça va au-delà de cela. On entend souvent dire que l’histoire est écrite par les vainqueurs, et les travailleurs, syndiqués ou non, qui sont rarement honorés pour avoir bâti ce pays (tout comme les travailleurs dans d’autres pays, d’ailleurs) nous en ont donné une belle preuve. Le MHO nous offre la possibilité de travailler en vue de corriger cette préoccupante injustice, même si ce n’est que dans une faible mesure. Comme on ne met pas l’accent sur l’histoire ouvrière dans les écoles, dans les livres ou dans les médias, nos activités contribuent à préserver le précieux héritage que représentent les vies, les contributions et les projets de l’ensemble des travailleurs au fil des ans. J’utilise ici le terme « travailleurs » au sens large et en tenant compte des personnes sans emplois ou marginalisées dans notre société, tout comme des déshérités.

Si vous pouviez parcourir le Canada avec n’importe qu’elle personne, avec qui choisiriez-vous de voyager, et pourquoi?

Si je n’avais ni accès à un autobus ni accès à un train pour transporter un gros groupe de gens avec lesquels j’aimerais voyager, j’utiliserais ma machine à voyager dans le temps pour ramener deux personnes que je ferais monter à bord d’une voiture bien pleine d’essence et prête pour la route. Ces deux personnes ne seraient nul autre que Mary Harris (« Mother ») Jones et Arthur (« Slim ») Evans.

Je sais que Mother Jones a mené ses activités légendaires d’organisatrice principalement aux États-Unis au début du 20e siècle pour la cause du travail des enfants, au sein du United Mine Workers Union, ainsi qu’à titre de fondatrice de l’organisation syndicale Travailleurs industriels du monde, mais elle a tout de même passé une certaine partie de son enfance au Canada (à Toronto, si je ne me trompe pas), et aussi ténue que soit sa connexion avec le Canada, je veux qu’elle parcoure avec moi le territoire canadien afin que nous puissions discuter de son rôle dans les événements tumultueux liés au mouvement ouvrier auxquels elle a participé et, mieux encore, qu’elle a menés dans un mouvement ouvrier dominé par des hommes. Enfin, il faut absolument que Slim Evans se joigne à nous afin qu’il puisse m’aider à mieux comprendre les dynamiques de l’organisation dans ma province natale de la Colombie-Britannique pendant les années de la dépression et son point de vue en tant que responsable du magnifique projet ouvrier connu sous le nom de la « marche sur Ottawa ».

Bien sûr, le départ se fera facilement. Je crains cependant que notre voyage d’un bout à l’autre du Canada s’avère un peu long, car ces deux-là voudront fort probablement s’arrêter dans toutes les collectivités que nous traverserons pour saisir les possibilités d’organisation et faire bouger les choses!

Traduit par Valérie Lalonde