En 1946, après une grève difficile de 99 jours qui a opposé la section locale 200 du tout nouveau syndicat des Travailleurs unis de l’automobile à la puissante compagnie Ford Motor à Windsor, en Ontario , le juge Ivan Rand de la Cour suprême du Canada a rendu une décision historique. Comme le syndicat assurait une représentation de tous les membres de l’unité de négociation, y compris ceux qui ne sont pas membres du syndicat, il est en droit de recevoir un paiement pour tous les services qu’il fournit. Aucun employé n’est obligé de devenir membre d’un syndicat. Toutefois, l’employeur déduit les cotisations syndicales à la source sur les salaires de tous les employés de l’unité de négociation, qu’ils soient syndiqués ou non, et verse ces cotisations au syndicat.

Cette décision, qui est maintenant connue comme la formule Rand, a été confirmée et renforcée devant les tribunaux et dans les sentences arbitrales. Néanmoins, et malgré le soutien populaire, cette décision continue d’être contestée, notamment avec l’introduction récente du projet de loi d’initiative parlementaire C-525 .

Reconnaissant le rôle important que la formule Rand a joué dans la vie des travailleurs syndiqués et non syndiqués, un membre du Musée de l’histoire ouvrière (MHO) a proposé qu’elle fasse l’objet d’une prochaine exposition du MHO.

Le sous-comité responsable du projet sur la formule Rand a depuis travaillé avec diligence. Une exposition itinérante sera prête à l’automne 2014 et un documentaire sera diffusé cet hiver. Nous préparons également des notes de recherche, du matériel éducatif, y compris un manuel du participant, une exposition et un court métrage documentaire en anglais et en français. Le projet comprendra des fiches pédagogiques pour les animateurs de cours sur les syndicats et une version d’auto-apprentissage en ligne.

Nous sommes impatients de présenter cette nouvelle exposition et de partager les contributions positives que les syndicats ont apportées à la vie sociale, politique et économique du Canada.

Par Maddie Cleroux | Traduit par Céline Caron