Image du mois

L’archiviste photographique du Musée de l’histoire ouvrière (MHO) a rassemblé une collection d’images uniques pour documenter la vie et les lieux de travail des travailleurs et des travailleuses. Bien que la collection n’ait pas encore été lancée officiellement, nous vous présentons quelques-unes des images qui ont le plus capté notre attention ainsi que l’histoire à l’origine de chacune d’elles. Au cours des prochains mois, nous ajouterons d’autres photos à la galerie, alors revenez y jeter un œil de temps à autre.

Si, en regardant ces images, vous vous souvenez d’avoir vu des images semblables dans des albums de famille, peut-être de parents, de grands-parents ou d’autres membres de la famille à leur lieu de travail, ou de toute autre scène dépeignant le travail, les travailleurs et les travailleuses et les lieux de travail, nous serions heureux de les ajouter sous forme numérique à notre collection. Bien que nous mettions l’accent sur Ottawa et les régions avoisinantes, nous acceptons également les images qui illustrent le travail et les travailleurs et travailleuses d’autres régions. Veuillez nous écrire à l’adresse images@workershistorymuseum.


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Avant que les périodiques ne puissent bénéficier de la production en masse de photographies, des dessinateurs professionnels en mission sillonnaient la planète, comme le font présentement les photographes, pour consigner les événements et les lieux associés à des articles de fond.  Leurs esquisses en noir sur fond blanc étaient relativement faciles à transformer en gravures, il suffisait de les inciser à la main sur une plaque de cuivre doux qui, une fois encrée, pouvait reproduire le dessin sur une presse à imprimer.

Cette gravure intitulée : « Champs aurifères de la Chaudière » est parue dans un article sur la province du Québec dans le Illustrated London News, le 6 février 1864.

Plutôt que de tamiser chacun l’or dans une batée, ces mineurs ont trouvé un meilleur moyen de tamiser le gravier.  En effet, ils ont barré le ruisseau pour en détourner le cours d’eau dans un étroit canal.  En aval, hors de vue, se trouve une rampe de lavage, genre de boîte étroite et inclinée dans laquelle ils versent le gravier du lit du cours d’eau drainé et où le débit rapide de l’eau canalisée chasse les argiles et les pierres plus légères laissant les paillettes d’or derrière elles.

Si les Ottaviens risquent de confondre la Chaudière dont il est question dans l’article avec les chutes de la Chaudière, cette scène se déroule en fait le long de la rivière Chaudière qui se jette dans le fleuve St-Laurent en face de la ville de Québec depuis ses origines au Lac Mégantic.

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Les musées du monde entier possèdent de grandes collections d’images et, lorsque ces images sont suffisamment anciennes pour être du domaine public, certaines d’entre-elles sont parfois disponibles gratuitement en ligne à des fins éducatives et non lucratives; il suffit d’en identifier la source et de préciser que l’on peut en acheter des versions à plus haute résolution.  La qualité des images en ligne est habituellement assez bonne pour qu’on puisse les reproduire dans un livre, une revue ou un calendrier.  Bibliothèque et Archives Canada offre un vaste choix d’images sous la désignation MIKAN.  Si les chercheurs y recourent souvent, les établissements et les restaurants, surtout ceux de la région d’Ottawa, en choisissent certaines pour décorer leurs murs.

Celle-ci est tirée d’une série d’images historiques du Canada en la possession de la British Library intitulée : « Sapeurs-pompiers de Vancouver répondent à l’appel en 1910 ». Nul doute que la photographie ait fait l’objet d’une mise en scène.  À l’époque, la technologie de la photographie ne permettait pas de figer les gens en mouvement.  Un autre indice de la mise en scène : les différents personnages sans doute alertés simultanément qui sont à différentes étapes de réaction; certains se tirent du lit, alors que d’autres, déjà vêtus, glissent le long du poteau de laiton.

La carrière du photographe William Jefferson Carpenter s’étale de 1890 à 1913. Pendant ce temps, il a vécu et travaillé dans l’état de Washington (son état natal), au Colorado, à Vancouver et à l’intérieur des terres de la Colombie-Britannique.  Architecte de formation, il n’est pas étonnant qu’il ait mis en vente des scènes locales de la ville où il ouvrait un studio.  On se souvient également de ses photos de montagnes dans les cercles patrimoniaux du Colorado et dans un répertoire de ses œuvres publié pas plus tard qu’en 2005.

Numéro d’accès de la British Library : HS85/10/22257

IW016- Une manifestation devant le palais de justice d’Ottawa pendant la grève du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario au printemps de 2002.  Quelque 30 000 fonctionnaires provinciaux ont débrayé pendant 54 jours (du 13 mars au 5 mai).  Selon la tabulation en ligne des grèves de la bibliothèque de l’université de Toronto : le « SEFPO a obtenu des augmentations salariales importantes et une plus grande sécurité d’emploi pour les employés contractuels. Le gouvernement a obtenu le droit de verser des primes au rendement, mais n’a pas réussi à faire mainmise sur l’excédent du régime de retraite ».  La présence d’autres syndicats venus appuyer le SEFPO est remarquable.  Le syndicat représente les agent-e-s correctionnels, les responsables de l’aide sociale et les technicien-ne-s de laboratoire, entre autres.

Pour en savoir plus sur l’histoire du SEFPO qui remonte à 1910, cliquer sur https://opseu.org/history-opseu-1910-2008/.  Bien fait, ce résumé met en lumière comment un syndicat de fonctionnaires est parvenu à évoluer progressivement au cours du XXe siècle, une période où le syndicalisme avait plutôt mauvaise presse.  En effet, les employeurs gouvernementaux ne voyaient certainement pas les syndicats d’un bon œil.  De son propre aveu, dans un premier temps l’Association du service civil, organisme précurseur du SEFPO, qui négociait la rémunération et les nominations avec l’employeur dans les années 40, ne s’affichait pas comme syndicat.  Au contraire, sa raison d’être était d’écarter les syndicats radicaux de la fonction publique, ce qui, du reste, était fort apprécié du gouvernement.  Le SEFPO ne s’est pas enregistré comme syndicat avant les années 1960.

Cette photo fait partie de la collection muséale de plus en plus importante des images historiques des travailleurs et des travailleuses, ainsi que du mouvement syndical.  Si vous avez pareilles images dans vos albums-photos, des photos de vous ou de vos ancêtres, et que vous êtes disposé à en faire don au Musée ou à en autoriser l’utilisation de copies numériques, veuillez communiquer avec qui de droit à images@workershistorymuseum.ca.

Don de Ken Clavette, photographe, à la Collection d’images du Musée de l’histoire ouvrière.

IW015- Si, aux fins des travaux d’archivage, la règle veut qu’on n’utilise pas des images truquées, il est parfois justifier de recourir à une interprétation artistique de l’image pour faire passer le message ou pour servir de toile de fond à une exposition.  La présente image en est un exemple.

En fait, si on voulait résumer l’histoire de la profession de photographe, ainsi que son évolution, cette image-ci pourrait bien y figurer.  Il s’agit de deux images superposées.  À l’heure actuelle, on peut le faire en moins de dix minutes grâce à Photoshop ou autres logiciels de traitement de l’image.  Cependant, lorsque cette image a été créée, dans les années 1980, pareille technologie n’existait pas.  L’imagerie numérique était encore à inventer.  Chaque cliché était unique et, pour les professionnels, consigné sur des diapositives 35 millimètres.  Pour combiner une image, il fallait retirer deux diapositives de leur cadre en plastique ou en carton, puis les remonter l’une sur l’autre dans un porte-diapositive (à encliqueter) conçu à cette fin.  Pour commercialiser le résultat, il fallait prendre une nouvelle photo de la diapositive en question au moyen d’un appareil spécial de haute résolution pour créer une autre diapositive 35 millimètres, dans l’espoir que le résultat serait suffisamment net pour pouvoir s’en servir.

Champ de nuages et silhouette d’une aciérie. Collection d’images du Musée de l’histoire ouvrière, numéro de catalogue 35S0104 – Paul Harrison, photographie et conception

Entre autres sources d’images depuis longtemps perdues, il y a les encyclopédies dont les droits d’auteur sont, pour les images à tout le moins, maintenant du domaine public.  C’est le cas de l’édition canadienne de l’Encyclopédie Grolier des années 1930 qui renferme des descriptions et des illustrations détaillées des industries importantes à l’époque.  Cependant, chaque tome de l’encyclopédie offrait également des « articles de fond » visant à élargir les horizons et les habiletés des jeunes, tels que le dossier renfermant des instructions détaillées à l’intention des garçons qui voudraient se doter d’une boîte à outils.  Les outils rudimentaires et leur utilisation font partie de l’histoire des travailleuses et des travailleurs et sont par conséquent d’intérêt pour le Musée.  Les entrées dans les tomes du Grolier font de nombreuses suggestions aux mécaniciens en herbe pour empêcher que leurs outils ne rouillent, comment affûter les tournevis et les outils à tranchants, comment construire une caisse et un établi et même comment bâtir une paire d’échasses.  Il y a lieu de se demander si, de nos jours, les parents encourageraient ouvertement leurs jeunes à tailler une planche avec une hache ou à construire des échasses.  Les parents pourraient également objecter au fait que tous ces tuyaux sur les outils et la construction sont clairement destinés qu’aux garçons. Toutefois, à la décharge de Grolier, les instructions sur comment construire un télescope, utiliser une boussole ou même collectionner des cailloux ou des fourmis ne disent pas explicitement que ce sont là des passe-temps pour garçons, bien que l’Encyclopédie ait peut-être tempéré son libéralisme en prenant soin de préciser que l’étude des fournis était l’affaire des « hommes de science ».


Dans le cadre du projet sur la chute des Chaudières, des centaines d’enseignes de sécurité industrielles ont été photographiées par l’équipe de photographes du MHO mandaté de documenter l’ancien complexe de l’usine de papier E.B. Eddy à Ottawa. L’enseigne requise pour signaler la présente situation n’était manifestement pas disponible auprès des fournisseurs commerciaux. Derrière cette cloison en contreplaqué se trouvait un espace inachevé qui descendait en pente raide jusqu’à une ouverture dans la fondation menant à la rivière des Outaouais. Les castors à la recherche d’un refuge s’y installaient pour passer une bonne partie de l’hiver à faire la sieste lorsqu’ils ne grignotaient pas les branches d’arbres qu’ils y avaient entreposées à cette fin. Il reste à savoir si les castors réagissaient agressivement quand quelqu’un franchissait la porte ou si le personnel veillait simplement à ne pas les déranger. Photographe : Bill Woodley


One of the joys of collecting images for a museum is delving into boxes of them at antique stores. When an antique dealer purchases a household lot, the family albums and other drawn and photographed images are often tossed unsorted into a box, and sell for very little. One such was an extremely faded image, clearly of mostly female workers in the packaging department of some sort of factory around the turn of the 20th century.

Moving some sliders in graphic image software quickly eliminated the fading.  Zooming in for any possible clue to the factory’s identity, the word “President” could be dimly seen on one of the packages. An internet query under “president company” revealed the President Suspender Factory in Shirley, Massachusetts.   It had operated since 1881, but took on the “President” name in 1900, so the photo was clearly made after that date. To narrow down the date of the image further, two clues were drawn upon: The lightbulbs were classic Edison lamps in use between 1900 and 1915, and the women’s hair and clothing styles are those of the same period, based on images of known date of factories in the US and UK.

The town of Shirley Massachusetts was a very early settlement in British North America, with a history back to the 1700s, and can proudly name those of its citizens who participated in the opening battles of the American Revolution.


Ces outils de timbrage-relief, utilisés pour graver le métal ou le bois, ont été photographiés dans un atelier de l’usine de papier Domtar (anciennement E.B. Eddy) à Ottawa-Gatineau. Jusqu’à sa fermeture en 2006-2007, l’usine avait été centrale à l’industrie du bois d’œuvre et des produits de pâtes et papiers pendant 200 ans. Une équipe de photographes bénévoles mise en place par le MHO a passé 13 mois à minutieusement documenter l’ancien complexe avant sa reconstruction. Les 70 000 images et 36 heures de vidéos qui en résultent sont mises à la disposition de chercheurs. Photographe : Paul Harrison, archiviste photographique du MHO


Cette image évocatrice de Caje Rodriques, photographe du MHO, montre le monument simple et digne que l’on peut apercevoir au parc Vincent Massey à Ottawa. Érigé par le Congrès du travail du Canada en 1987, il constitue la pièce maîtresse de la cérémonie annuelle du 28 avril, le Jour de deuil national, tenue en mémoire des personnes tuées ou blessées au travail.

Initialement parrainé et souligné par les principaux syndicats nationaux du Canada, le Jour de deuil est officiellement observé à l’échelle du pays depuis 1990, et il a depuis été adopté dans plus de 100 pays.

Ce monument se trouve à une courte distance du pont du chemin Heron, dont l’effondrement pendant sa construction en août 1966 a coûté la vie à neuf hommes et en a blessé 60 autres. Pour une description détaillée du jour de l’effondrement, nous vous invitons à lire l’article suivant (en anglais seulement)


Le Musée de l’histoire ouvrière s’est engagé à documenter, au moyen d’images, les monuments et autres sites de l’Est ontarien qui reflètent l’histoire des travailleurs et des travailleuses. L’un de ces sites est le tunnel ferroviaire de Brockville, dont l’image est présentée ici. Les 535 mètres du tunnel sont ouverts au public, qui peut maintenant se promener sous plusieurs rues du centre-ville tout en profitant d’un spectacle son et lumière. Le tunnel a été construit pour permettre à la Brockville and Ottawa Railway d’accéder au secteur riverain. Il a fallu plus de six ans pour achever la construction du tunnel, mis en service en 1860. Une grande partie a été construite dans une tranchée qui a été recouverte par la suite. Les marchandises des navires amarrés étaient transférées dans les trains, qui passaient sous le centre-ville de Brockville et se dirigeaient vers le Nord, jusqu’à Arnprior, Smiths Falls et Perth. Photographe : Paul Harrison, archiviste photographique du MHO


Cet établi de Scanno, en Italie, est recouvert d’outils d’orfèvrerie servant à la fabrication d’articles en or et en argent. Il a été utilisé sans interruption de 1800 à 1975, dans la ville vallonnée de la pittoresque région des Abruzzes. Les outils sont encore utilisés occasionnellement aujourd’hui, et l’atelier de la famille Di Rienzo où se trouve l’établi offre toujours les bijoux traditionnels de Scanno et de la région des Abruzzes en Italie, dont la majorité sont confectionnés sur place à la main.

Images de Paul Harrison, ajoutées à la collection du MHO avec l’aimable autorisation d’Armando Di Rienzo, orfèvre, Scanno (Italie)


Tramway no 664 de l’Ottawa Electric Railway Company circulant sur la ligne Hull-Patrick en 1948. Les collectionneurs et les archivistes disposent d’un nombre surprenant de telles images pour cette période, car les amateurs de photographie de l’époque s’étaient engagés à créer un ensemble complet d’images de tous les tramways (et plus tard des autobus) de leur ville, tout comme le feraient des collectionneurs de pièces ou de timbres cherchant à acquérir un ensemble complet de chaque édition des timbres ou des pièces du pays.

Ottawa a été desservie par des tramways de 1891 à 1959. Pendant la plus grande partie de cette période, ils ont été exploités par une entreprise privée, l’Ottawa Electric Railway Company, et non pas comme un service municipal. L’Ottawa Electric Railway Company a été fondée par deux des entrepreneurs les plus en vue d’Ottawa, Thomas Ahearn et Warren Soper. Ils n’exploitaient pas seulement le service de tramways : ils fournissaient l’électricité pour faire fonctionner les tramways et les lumières électriques de la ville, construisaient les tramways (en plus de commercialiser tramways et voitures de chemin de fer en Amérique du Nord), étaient propriétaires et exploitants du parc Britannia, soit le plus important centre de loisirs d’Ottawa (desservit, bien sûr, par les tramways), et construisaient du matériel militaire pendant les deux guerres mondiales. À son apogée en 1929, l’Ottawa Electric Railway Company comptait des voies sur 90 km et employait plus de 300 receveurs et conducteurs.

En 1948, la Ville d’Ottawa a formé sa propre commission des transports qui a pris en charge le réseau de tramways (et d’autobus), les centrales électriques et la propriété du parc Britannia. Le service de tramways a pris fin le 2 mai 1959. Les citoyens d’Ottawa s’étaient réunis dans les rues pour assister à un dernier défilé de voitures dans la ville.


Une image spectaculaire de la papetière E. B. Eddy croquée par un photographe prêt à braver le froid sibérien de l’hiver 2005. Le complexe était chauffé à la vapeur produite par les générateurs de l’entreprise, puis acheminée aux usines situées de part et d’autre de la rivière des Outaouais. Dans cette photo, une fois libérée, la vapeur se condense rapidement en volutes de fumée blanche qui encadrent les édifices du Parlement, en aval de la rivière. Bien que la plupart des Canadiennes et des Canadiennes perçoivent Ottawa comme une ville gouvernementale, ils passent sous silence l’époque, il y 200 ans, où l’industrie manufacturière et celle des pâtes et papier étaient au cœur de son activité commerciale. Les usines E. B. Eddy, qui faisaient alors partie de l’empire Domtar, ont fermé leurs portes en 2006-2007. Le photographe Raymond Massé a aimablement fait don de cette image au Musée.


La photographie telle que nous la connaissons a été inventée dans les années 1840, mais une méthode pratique sur verre et n’impliquant pas de produits chimiques complexes et encombrants est apparue en 1884 lorsque George Eastman a commercialisé une « pellicule photographique » – un gel sec sur papier – qui pouvait être développée en studio dans une chambre noire, en quelques étapes simples et coordonnées. Les processus étaient faciles à apprendre et nécessitaient relativement peu d’investissement, de sorte que les studios de photographie se sont rapidement multipliés dans le monde entier. Ottawa n’a pas fait exception à la règle.

Une source* énumère plus de 80 studios à Ottawa au cours de la période de 1868 à 1929. Tandis que quelques-uns, comme la chaîne William J. Topley, sont devenus célèbres et que de nombreux exemples des œuvres de ses studios existent encore, la plupart ne sont connus que grâce à des publicités fanées provenant de journaux de l’époque. Beaucoup de ceux-ci ne semblent avoir existé que brièvement, ce qui suggère qu’il s’agissait d’une entreprise hautement compétitive, facile à lancer, mais difficile à rentabiliser, un peu comme la profession photographique moderne.

Le portrait en studio est devenu un moyen courant d’immortaliser diverses étapes de la vie familiale et était livré au client en format « cabinet », c’est-à-dire sur un carton épais d’environ 108 x 165 mm (41⁄4 x 61⁄2 pouces), comme celui présenté ici. Le portrait était généralement affiché sur l’armoire de salon. On les trouve facilement dans les boutiques d’antiquités et ils offrent souvent un aperçu touchant des gens de l’époque.

Cette image porte au verso le logo du studio Wallis établi sur la rue Sparks, à Ottawa, et l’emblème du prince Arthur, duc de Connaught, le 10e gouverneur général du Canada de 1911 à 1916. Cela laisse entendre que le duc était un mécène du studio. L’ajout de l’emblème ducal à l’image porte à croire que le studio Wallis était toujours en affaires pendant le mandat du duc au Canada. Voilà qui est étrange, car même si la liste des photographes d’Ottawa comprend effectivement les studios Wallis, il n’existe aucune entrée après 1902. La renommée du studio Wallis était-elle qu’il n’avait plus à faire de la publicité dans la presse populaire ? Ou serait-ce un autre Wallis, un fils peut-être, qui a continué d’exploiter l’entreprise au-delà de 1910 ?

Le couple beaucoup moins connu du portrait est, selon la note écrite à la main, au verso de l’image, « George Ferguson et son épouse Eliza Keys. George travaillait à Fallowfield et y a rencontré Eliza ». Ces jours-ci, Fallowfield n’est plus qu’un carrefour, mais au tournant du XXe siècle, c’était un village animé comptant de nombreuses petites industries et entreprises et où faisaient halte les voyageurs en route vers Ottawa. Il n’est donc pas surprenant que George y ait trouvé du travail et un cercle social assez grand pour se faire une jeune épouse.


Un ensemble d’anciens outils de travail du bois disposés et photographiés à des fins d’archivage. Ils font partie des outils de travail du bois de la collection d’artéfacts du Musée, et nous ont été offerts par les descendants de deux grands travailleurs du bois, Gus Hatfield (1916-1981) et Pat Sullivan (1903-1988). De nombreux autres ensembles d’outils ont été présentés dans notre calendrier de 2018.
Photographe : Bob Acton, avec les conseils de Paul Harrison sur la disposition des outils

Le Musée est toujours heureux de recevoir des offres de dons d’artéfacts ou de documents liés à l’histoire, au travail, à la vie ou au mouvement syndical des travailleuses et travailleurs canadiens, en particulier de la région d’Ottawa. Si vous possédez des outils, des documents ou des images d’intérêt, veuillez communiquer avec nous à info@workershistorymuseum.ca.


La démolition de l’ancien bureau de poste a commencé en mai-juin 1938 sur ce qui s’appelait alors la place Connaught, et plus tard la place de la Confédération. Un peu plus loin, à gauche, la construction du Monument commémoratif de guerre était en voie d’achèvement; il a été inauguré un an plus tard. L’intention était d’ériger le Monument au centre d’une grande place ouverte. Le bureau de poste a donc été appelé à disparaître rapidement. Il a été démoli en seulement 8 semaines, ce qui a donné le temps d’aménager le terrain ainsi que le reste de la place. Un nouveau bureau de poste a été construit en même temps et se trouve toujours à l’angle nord-est de la rue Sparks, près du Monument. Alors qu’un comptoir postal est toujours en service au rez-de-chaussée, le reste de l’édifice est occupé par des bureaux du Conseil privé.

Un an après la prise de cette photo, le 21 mai 1939, le roi régnant George VI, accompagné du premier ministre Mackenzie King, a dédié le nouveau monument en l’honneur des Canadiens morts aux guerres du passé. Ironiquement, le premier ministre et lui étaient déjà convaincus qu’une autre guerre menaçait l’Europe et que le monument commémorerait bientôt le sacrifice de nombreuses autres personnes.


Ce contenant massif, l’un de trois, est un désintégrateur de pâte de l’ancienne usine de papier E.B. Eddy à Ottawa. Le schéma qui l’accompagne est un guide d’assemblage daté de janvier 1949. La grosse cuve servait à mélanger la pâte de bois et les produits chimiques requis pour fabriquer le type de papier produit en un jour donné. Le schéma a été retrouvé à l’intérieur de l’ancienne usine E.B. Eddy où, avec la permission des propriétaires actuels, soit la société Windmill et Domtar, une équipe du Musée de l’histoire ouvrière a passé 13 mois pour documenter le complexe avant sa reconstruction. Tout près se trouvait le laboratoire chimique où étaient réalisés le contrôle de la qualité et les essais du mélange de pâte. Les édifices où se trouvaient les désintégrateurs de pâte et, autrefois, les énormes machines à papier qu’ils approvisionnaient, ont été rasés pour faire place à des condominiums. L’usine E.B. Eddy, située près de la chute des Chaudières, à Ottawa, a été exploitée pendant plus de 150 ans, employant près de 200 personnes à sa fermeture en 2006-2007.  Photographe: Paul Harrison


Avant qu’il y ait des photographes professionnels, il y avait des illustrateurs professionnels, qui créaient des dessins précis de scènes pour ce que nous appellerions aujourd’hui des livres de salon, ainsi que des illustrations pour les livres de voyage et les livres anciens populaires dans la société bourgeoise des années 1800. L’un de ces illustrateurs était William Henry Bartlett. Il a fait son apprentissage en Angleterre en 1822 auprès de l’architecte et antiquaire John Britton, qui a très tôt reconnu les talents d’illustrateur du jeune Bartlett. Travaillant pour Britton et de nombreux autres éditeurs, Bartlett a eu une carrière couronnée de succès qui l’a amené à voyager beaucoup, y compris en Amérique du Nord. Bien qu’il n’ait jamais été reconnu en tant qu’artiste, les centaines de dessins de William Bartlett n’ont pas seulement orné les livres de ses employeurs, mais également de jolies toiles murales. Ils sont encore imprimés à ce jour, souvent à des prix élevés.

beaucoup moins cher que sa valeur réelle. Il a été acquis par le Musée parce qu’il s’agit de l’une des premières représentations, datée de 1842, d’une scierie aux chutes Rideau. Les chutes Rideau, comme toutes les chutes de la région, ont attiré l’industrie du bois d’œuvre et, plus tard, les usines de papier qui avaient besoin d’énergie hydraulique pour faire fonctionner les lames de scie. Bien que les habitants actuels d’Ottawa considèrent l’endroit comme un parc pittoresque et une merveille naturelle, les chutes Rideau sont demeurées un site industriel jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’elles ont été acquises par la Commission de la capitale nationale. Le Musée possède un certain nombre d’images des chutes photographiées plus tard pendant cette période industrielle. À suivre!