Thérèse Casgrain

Née le 10 juillet 1896 à Montréal, au Québec
Décédée le 3 novembre 1981 à Montréal 

Thérèse Casgrain est la première femme canadienne à diriger un parti politique provincial au Canada. Dès son jeune âge, Thérèse est motivée par l’influence politique de son père, un député voué au bien-être de ses électeurs et électrices. Sa motivation devient une passion lorsqu’elle épouse un politicien libéral qu’elle aide activement lors de la campagne électorale de celui-ci dans les années 1920.

Thérèse joue un rôle prépondérant dans l’émancipation des femmes au Québec, ainsi que dans la défense des droits des femmes partout au Canada. Elle est élue présidente de la Ligue des droits de la femme, qui se concentre sur un large éventail d’enjeux féminins au Québec. Plus tard, elle fonde la Ligue de la jeunesse féminine afin d’encourager la participation des jeunes Québécoises au travail social entre la fin de leurs études et leur mariage. Ses années de travail acharné portent fruit lorsque, après 14 tentatives, les femmes obtiennent le droit de vote au Québec le 25 avril 1940.

Sans jamais abandonner la cause des femmes, Thérèse élargit ensuite ses activités. En 1942, elle se présente comme candidate libérale au Parlement, mais perd les élections. En 1946, elle quitte le Parti libéral pour se joindre au Parti de la Fédération du commonwealth coopératif (CCF), croyant que les autres partis ne tiennent pas assez compte du bien commun des Canadiens et des Canadiennes. En 1951, Thérèse se porte candidate et remporte la présidence provinciale du Parti social démocratique du Québec, l’aile provinciale de la CCF, devenant ainsi la première femme à diriger un parti politique provincial au Canada. Elle occupe ce poste jusqu’en 1957.

Tout au long de sa carrière, Thérèse s’investit à fonder des groupes de défense pour plusieurs causes. En 1960, elle fonde la Ligue des droits de la personne; en 1961, elle fonde la section québécoise de la Voix des femmes pour protester contre les armes nucléaires; et en 1966, elle fonde la Fédération des femmes du Québec. Elle siège également à titre de présidente de la section québécoise de l’Association des consommateurs du Canada.

En 1970, le premier ministre Pierre Trudeau la nomme au Sénat. Au moment de sa nomination, Thérèse est âgée de 74 ans et s’efforce d’accomplir autant de travail qu’elle le peut avant sa retraite obligatoire à l’âge de 75 ans. Thérèse croyait fermement que le gouvernement et la politique étaient les outils permettant de réaliser des changements pour le bien commun. Selon elle, le Canada devait œuvrer pour atteindre l’égalité entre ses factions francophones et anglophones, ainsi que l’égalité entre les hommes et les femmes.