Les adeptes du musée de l’Histoire ouvrière se souviendront de l’article intitulé : « Les péripéties d’un remorqueur à vapeur sur le canal Rideau » à l’onglet « Nouveautés » de son site Web. Paul Harrison, chercheur et auteur de l’article, n’étant pas du genre à se reposer sur ses lauriers, voici une mise à jour de l’article.

Avec l’aide d’un généalogiste, j’ai réussi à retracer un descendant du capitaine Shaver, soit Jordan Juby, journaliste à la retraite du Ottawa Journal. Il connaissait le capitaine et le remorqueur et il a pu nous fournir, aux fins de numérisation, une copie des papiers de capitaine de son ancêtre, ainsi que deux superbes images de l’Alva / Minnie Bell. Selon M. Juby, la maison de la Fourth Avenue dans laquelle vivait la famille avait été construite par les Shavers lorsqu’ils se sont installés à Ottawa pour exploiter le remorqueur. Cette maison n’existe plus ayant été remplacée par des propriétaires ultérieurs. Selon la tradition familiale, les Shaver étaient des loyalistes de l’Empire-Uni, dont le voyage vers le Canada après la révolution américaine impliquait un périlleux périple hivernal depuis la vallée des Mohawks à travers les glaces du fleuve Saint-Laurent pour atteindre le Canada. Une vérification rapide des archives de la United Empire Loyalists’ Association of Canada ne recense pas moins de 25 Shavers.

M. Juby possédait également une notice nécrologique du capitaine Shaver qui mentionne non seulement son séjour sur le canal Rideau en tant que capitaine de remorqueur, mais ajoute qu’il avait aussi été capitaine de l’Empress, un bateau à vapeur à roues latérales pour passagers sur le fleuve Saint-Laurent. Cela pourrait bien expliquer pourquoi le capitaine Shaver a abandonné l’Alva entre 1904 et 1910, mais n’a pas été inscrit comme étant à la retraite avant 1921. Nous allons explorer ce filon afin de vérifier s’il n’existe pas des documents sur l’exploitation de l’Empress faisant référence au capitaine. Restez à l’écoute !

En attendant, voici deux des nouvelles images fournies par M. Juby. Merci beaucoup, Jordan !


Le capitaine Henry Shaver dans une photographie non datée.

 

Voici notre remorqueur, toujours le Minnie Bell, remorquant une cargaison typique de bois chargée sur une barge sur le lac Cranberry, une partie du système du canal Rideau juste au nord de Kingston. Derrière la barge, on peut en repérer au moins deux autres de la même taille. S’il n’est pas difficile d’imaginer que le Minnie Bell les remorque, n’étant pas pressé par le temps, on peut se demander comment il a pu ralentir et s’arrêter à l’approche d’un jeu d’écluses. La réponse, selon les récits de l’époque, est que chaque barge était munie d’ancres et d’un équipage. Le Minnie Bell n’amenait qu’une seule barge à la fois à proximité d’une écluse laquelle était ensuite ralentie par l’équipage à bord. D’où les nombreux hommes visibles sur la barge de tête, avec une bâche érigée comme une sorte de tente où ils pouvaient s’abriter, se reposer et, si nécessaire, se loger pendant la durée du voyage.